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Éphémère
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MessageSujet: Re: Citations de livres   Citations de livres - Page 27 Icon_minitimeVen 3 Juin 2016 - 12:58

Les Douzes - Justin Cronin a écrit:
-Mais il était triste.
-Triste, c'est vrai. En même temps, c'est ce qui le rendait si courageux, tu vois. Parce qu'il faisait ce qu'il y a de plus courageux. Et tu sais ce que c'était ?
-Garder espoir ?
-Oui. Garder espoir quand on a l'impression qu'il n'y a plus rien à espérer.

_________________
-You're fighting an endless war
Hunting a miracle
And when you reach out for the stars
They just cut you down-






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MessageSujet: Re: Citations de livres   Citations de livres - Page 27 Icon_minitimeVen 17 Juin 2016 - 21:37

POUSSIÈRE, PAR CARLO BORDINI.


Je serai toujours un peu moins que celui que je suis,
et même, beaucoup moins. Poussière. J’ai beaucoup perdu.
Ce que l’on perd est irrécupérable, et si on le récupère il
est désormais dispersé, il ne rentre plus dans l’ordre préétabli
des choses. Je suis content
s’il ne reste de moi qu’une légère
enveloppe. J’ai perdu
beaucoup. Dans cette légèreté,
ce qui importe le plus est l’absence des aigus,
que tout soit rond et recueilli. Cela
suffit. Tout ce qui est dévasté peut devenir rond,
rond encore. Comme un vase. C’est encore possible.
La poussière peut être récupérée. La poussière était autrefois
décombres. La poussière n’est pas décombres désormais,
elle est lente friable. La poussière
est un peu moins, mais elle peut être
rassemblée. Les blessures peuvent devenir poussière, recueillie
et ramassée sur elle-même. Je suis content
de ne pas comprendre les choses. Leur
raison. Il y a des choses que j’ignore, et je suis
content. Elles apparaissent comme des mystères,
tranquilles. Par exemple,
la jeune femme que je vois toujours, m’aime-t-elle
ou non? Je ne le sais pas. Je suis content
de ne pas le savoir. Je suis content de ne pas savoir
si je l’aime, ou mieux, je sais que je ne l’aime pas, que je pourrais
l’aimer; je suis content
de ne pas savoir si j’aurais pu l’aimer. Ce mystère
me rassure plus que son amour.
Il est beau de ne pas savoir. Ne pas savoir, par exemple,
combien je vivrai,
ou combien vivra la terre.
Cette suspension
remplace l’éternité.
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Éphémère
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MessageSujet: Re: Citations de livres   Citations de livres - Page 27 Icon_minitimeMar 5 Juil 2016 - 12:54

Les Douze - Justin Cronin
Je le savais, je le savais, je l'ai toujours su. Tu es la braise de ma vie sur laquelle j'ai soufflé pendant un millier de nuits de solitude. Je n'aurais jamais pu te laisser mourir.

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MessageSujet: Re: Citations de livres   Citations de livres - Page 27 Icon_minitimeDim 10 Juil 2016 - 21:34

Citations de The Picture of Dorian Grey d’Oscar Wilde

- the worst of having a romance of any kind is that it leaves one so unromantic.
- Simple pleasures are the last refuge of the complex
- the only things one never regrets are one’s mistakes.
- Nowadays people know the price of everything, and the value of nothing.
- You will always be in love with love
- It is only the sacred things that are worth touching
- People are very fond of giving away what they need most themselves
- The one charm of the past is that it is the past
- A man who is master of himself can end a sorrow as easily as he can invent a pleasure
- Life is a great disappointment
- What a nuisance people’s people are
- It is said that passion makes one think in a circle
- What of art ? she said - It is a malady - Love ? - An illusion - Religion ? - The faschionable substitute for belief - You are a sceptic - Never ! Scepticism is the beginning of Faith - What are you ? - To define is to limit.
- The books that the world calls immoral are books that show the world its own shame
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Léon
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MessageSujet: Re: Citations de livres   Citations de livres - Page 27 Icon_minitimeVen 15 Juil 2016 - 21:51

Citation extraite de Robinson Crusoé :

"En somme, il en résultait ce témoignage indubitable, que, dans le monde, il n'est point de condition si misérable où il n'y ait quelque chose de positif ou de négatif dont on doit être reconnaissant. Que ceci demeure donc comme une leçon tirée de la plus affreuse des conditions humaines, qu'il est toujours en notre pouvoir de trouver quelques consolations qui peuvent être placées dans notre bilan des biens et des maux au crédit de ce compte."
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MessageSujet: Re: Citations de livres   Citations de livres - Page 27 Icon_minitimeJeu 21 Juil 2016 - 11:02

Dany Laferrière dans Le Cri des oiseaux fous a écrit:
Il me regarde à nouveau droit dans les yeux, avec un étrange sourire.
- Vous me faites penser à quelqu'un que j'ai connu dans un autre temps.
- Vous avez vécu plusieurs temps ? je lui demande, toujours excité par la question du temps.
- Au moins neuf temps.
- Comme les chats.
Il se tourne vers moi.
- Comment le sais-tu ?
- Comme ça.
- Sais-tu aussi qu'on peut vivre dans plusieurs temps à la fois.
- Non.
- Ah !...
- Vous disiez tout à l'heure que je vous rappelais quelqu'un...
Il m'avait déjà quitté. Son esprit était ailleurs. Encore perdu dans les couloirs du temps.
- Qu'est-ce qui se passe quand on vit dans plusieurs temps à la fois ?
Un regard furieux.
- Fou... On devient fou. Comme moi.
Sa réponse m'atteint en plein poitrine avec la violence d'une balle tirée à bout portant.
- Dans ce cas, tout le monde est fou.
Il réfléchit un temps.
- Non, tout le monde n'est pas fou. Seuls le sont ceux qui s'attardent dans les couloirs du temps.


Et des petits extraits de ma lecture la plus marquante de cette année, Le mort qu'il faut de Jorge Semprun.

Citation :
Le regard, en effet.
C'est au regard qu'on s'aperçoit du changement soudain, de la fêlure, lorsque la détresse atteint un point de non-retour. Au regard subitement éteint, atone, indifférent. Lorsque le regard n'est plus la preuve, même douloureuse, angoissée d'une présence ; lorsqu'il n'est plus qu'un signe d'absence à soi-même et au monde. Alors, on comprend, en effet, que l'homme est en train de lâcher prise, de lâcher pied, comme si ça n'avait plus de sens de s'obstiner à vivre; alors, on saisit dans l'absence à quoi se résume le regard qu'on avait peut-être connu vif, curieux, indigné, rieur, on comprend que l'homme, inconnu, anonyme, ou un camarade dont on sait l'histoire personnelle, est en train de succomber au vertige du néant, à la fascination médusante de la Gorgone.

Citation :
Je regardais François L., je pensais que je ne verrais pas apparaître son âme, son vrai visage. C'était déjà trop tard.
Je commençais à comprendre que la mort des camps, la mort des déportés, est singulière. Elle n'est pas, comme toute autre mort, comme toutes les morts violentes ou naturelles, le signe désolant ou consolant d'une finitude inéluctable ; elle ne vient pas, dans le cours de la vie, dans le mouvement de celle-ci, clore une vie. D'une certaine manière, dans toutes les autres morts, cette fin pouvait faire surgir l'apparence du repos, de la sérénité sur le visage du trépassé.
La mort des déportés n'ouvre pas la possibilité de voir affleurer l'âme, sourdre le vrai visage sous le masque social de la vie qu'on s'est faite et qui vous a défait. Elle n'est plus la réponse de l'espère humaine au problème du destin individuel: réponse angoissante, ou révoltante, pour chacun d'entre les hommes, mais compréhensible pour la communauté des hommes dans leur ensemble, dans leur appartenance à l'espèce, précisément. Parce que la conscience de sa finitude est inhérente à l'espèce, dans la mesure où elle est humaine, où elle se distingue par là de toute espèce animale. Parce que la conscience de cette finitude la constitue en tant qu'espèce humaine. Imagine-t-on, en effet, l'horreur d'une humanité privée de son essentielle finitude, vouée à l'angoisse prétentieuse de l'immortalité ?
La mort des déportés - celle de François, à l'instant, sous mes yeux, à portée de ma main - vient au contraire ouvrir un questionnement infini. Même quand elle prend quasiment la forme d'une mort naturelle, par épuisement des énergies vitales, elle est scandaleusement singulière : elle met radicalement en question tout savoir et toute sagesse à son sujet.
Il suffit de regarder, aujourd'hui encore, tant d'années plus tard, un demi-siècle plus tard, les photographies qui en témoignent, pour constater à quel point l'interrogation absolue, frénétique, de cette mort, est restée sans réponse.
Je regardais le visage de François, sur lequel on ne verrait pas apparaître l'âme, une heure après sa mort. Ni une heure, ni jamais. L'âme c'est-à-dire la curiosité, le goût des risques de la vie, la générosité de l'être-avec, de l'être-pour, la capacité d'être autre, en somme, d'être en avant de soi par le désir et le projet, mais aussi de perdurer dans la mémoire, dans l'enracinement, l'appartenance ; l'âme, en un mot, sans doute facile, par trop commode, mais clair cependant, l'âme avait depuis longtemps quitté le corps de François, déserté son visage, vidé son regard en s'absentant.

Citation :
- Non, pas toi, a-t-il dit d'une voix presque inaudible.
Non, pas moi, François, je ne vais pas mourir. Pas cette nuit, en tout cas, je te le promets. Je vais survivre à cette nuit, je vais essayer de survivre à beaucoup d'autres nuits, pour me souvenir.
Sans doute, et je te demande pardon d'avance, il m'arrivera d'oublier. Je ne pourrai pas vivre tout le temps avec cette mémoire, François : tu sais bien que c'est une mémoire mortifère. Mais je reviendrai à ce souvenir, comme on revient à la vie. Paradoxalement, du moins à première vue, à courte vue, je reviendrai à ce souvenir, délibérément, aux moments où il me faudra reprendre pied, remettre en question le monde, et moi-même dans le monde, repartir, relancer l'envie de vivre épuisée par l'opaque insignifiance de la vie. Je reviendrai à ce souvenir de la maison des mots, du mouroir de Buchenwald, pour retrouver le goût de la vie.
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MessageSujet: Re: Citations de livres   Citations de livres - Page 27 Icon_minitimeLun 22 Aoû 2016 - 20:36

Le mort qu'il faut a l'air d'être un livre très dur... Citations de livres - Page 27 400261 Mais ce sont de beaux extraits.
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MessageSujet: Re: Citations de livres   Citations de livres - Page 27 Icon_minitimeMer 24 Aoû 2016 - 12:48

Oui, dur, comme tous les témoignages de déportés... Mais l'écriture de Jorge Semprun magnifie toujours tout !

La fulgurance de la haine et de la violence :

Hervé Bazin dans Vipère au poing a écrit:
Et la pistolétade ? Tu sais, Folcoche, la pistolétade !
« Moi, je l’ai pistolétée pendant quatre minutes ! » se vantait Frédie.
Pauvre Chiffe ! Petit prétentieux à paupières faibles ! Si quelqu’un t’a pistolétée, c’est bien moi, je m’en vante. Tu t’en rappelles ? Pardon ! Tu te le rappelles ?... Tu dis toujours : « Je n’aime pas les regards faux. Regardez-moi dans les yeux. Je saurai ce que vous pensez. »
Ainsi tu t’es toi-même prêtée à notre jeu. Tu ne pouvais pas ne plus t’y prêter. Et puis, ça ne te déplaît pas, ma tendre mère ! Au dîner, en silence, voilà le bon moment. Rien à dire. Tu ne me prendras pas en défaut. J’ai les mains sur la table. Mon dos n’offense pas la chaise. Je suis terriblement correct. Aucune faille légale dans mon attitude. Je peux te regarder fixement. Folcoche, c’est mon droit. Je te fixe donc, je te fixe éperdument. Je ne fais que cela de te fixer. Et je te parle en moi. Je te parle et tu ne m’entends pas. Je te dis : « Folcoche ! regarde-moi donc, Folcoche, je te cause ! » Alors ton regard se lève de dessus tes nouilles à l’eau, ton regard se lève comme une vipère et se balance, indécis, cherchant l’endroit faible qui n’existe pas. Non, tu ne mordras pas, Folcoche ! Les vipères, ça me connaît. Je m’en fous, des vipères. Tu as dit toi-même, un jour, devant moi, que, tout enfant, j’en avais étranglé une... « Une faute impardonnable de ma belle-mère, sifflais-tu, un manque inouï de surveillance ! Cet enfant a été l’objet d’une grande grâce ! » Et, ce disant, le ton de ta voix reprochait cette grâce au Ciel.
Mais ton regard est entré dans le mien et ton jeu est entré dans mon jeu. Toujours en silence, toujours infiniment correct comme il convient, je te provoque avec une grande satisfaction. Je te cause, Folcoche, m’entends-tu ? Oui, tu m’entends. Alors je vais te dire : « T’es moche ! Tu as les cheveux secs, le menton mal foutu, les oreilles trop grandes. T’es moche, ma mère. Et si tu savais comme je ne t’aime pas ! Je te le dis avec la même sincérité que le "va, je ne te hais point" de Chimène, dont nous étudions en ce moment le cornélien caractère. Moi, je ne t’aime pas. Je pourrais te dire que je te hais, mais ça serait moins fort. Oh ! tu peux durcir ton vert de prunelle, ton vert-de-gris de poison de regard. Moi, je ne baisserai pas les yeux. D’abord, parce que ça t’emmerde.
Ensuite, parce que Chiffe me regarde avec admiration, lui qui sait que je tente de battre le record des sept minutes vingt-trois secondes que j’ai établi l’autre jour et qu’il est en train de contrôler sans en avoir l’air sur la montre-bracelet de ton propre poignet.
Je te pistolète à mort, aujourd’hui. Ce faux jeton de Cropette me regarde aussi : il est bon qu’il sache que je ne le crains pas. Il est bon qu’il ait peur, lui, qu’il réfléchisse aux inconvénients auxquels il s’expose. Je commence à bien lui pincer les fesses quand c’est nécessaire et je serai bientôt assez fort pour lui casser sa sale petite gueule, comme dit Petit- Jean Barbelivien qui ne l’aime pas, car personne, pas même toi qui t’en sers, personne vraiment ne l’aime.
Tu vois, Folcoche, que j’ai mille raisons de tenir le coup, la paupière haute et ne daignant même pas ciller. Tu vois que je suis toujours en face de toi, mon regard tendu vers ta vipère de regard à toi, tendu comme une main et serrant, serrant tout doucement, serrant jusqu’à ce qu’elle en crève. Hélas ! pure illusion d’optique. Façon de parler. Tu ne crèveras pas. Tu siffleras encore. Mais ça ne fait rien. Frédie, par de minuscules coups d’ongle sur la table, vient de m’annoncer que j’ai battu le record, que j’ai tenu plus de huit minutes la pistolétade. Huit minutes, Folcoche ! et je continue... Ah ! Folcoche de mon coeur ! Par les yeux, je te crache au nez. Je te crache au front, je te crache... »
« Frédie ! Tu as fini de faire l’imbécile avec tes ongles. »
C’est fini ! Tu es vaincue. Tu as trouvé le prétexte pour te détourner. L’héritier présomptif, tu le gratifies d’un coup de fourchette, pointes en avant, et, moi-même, tu me gratifies d’un rapide battement de tes cils trop courts, ce qui signifie : « Petit crétin, je te rattraperai à la première occasion. » Et, comme je souris au millimètre, d’un sourire à peine perceptible pour tout autre que toi, tu te venges en réitérant le
coup de fourchette sur le dos de la main de Frédie, en choisissant l’endroit le plus sensible, à la jointure des doigts, là où l’on compte les mois de trente ou trente et un jours. Quatre petites perles de sang apparaissent, parce que tu as frappé un peu trop fort. Frédie me regarde de travers, maintenant. Papa proteste faiblement :
« Je t’ai déjà dit, Paule, de n’employer que le dos de la fourchette. »
Et l’abbé, outré, baisse de vertueuses paupières. Il ne s’y fera pas non plus, celui-là. Il s’en ira bientôt.
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MessageSujet: Re: Citations de livres   Citations de livres - Page 27 Icon_minitimeVen 26 Aoû 2016 - 8:22

Cet extrait Citations de livres - Page 27 831415

_________________
Citations de livres - Page 27 Inception_Top_by_Crimson_Jazz
« There are poems inside of you that paper can't handle. »
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MessageSujet: Re: Citations de livres   Citations de livres - Page 27 Icon_minitimeVen 26 Aoû 2016 - 9:32

Je n'ai toujours pas lu ce livre, depuis au moins cinq ans que je veux le faire. Mais ton extrait me donne encore plus envie Citations de livres - Page 27 717141
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MessageSujet: Re: Citations de livres   Citations de livres - Page 27 Icon_minitimeVen 20 Jan 2017 - 12:04

Mémoires d'un fou, Flaubert a écrit:
Si je vous disais que j'ai aimé d'autres femmes, je mentirais comme uninfâme.
Je l'ai cru cependant, je me suis efforcé d'attacher mon coeur à d'autres passions : il y a glissé comme sur la glace. Quand on est enfant, on a tant lu de choses sur l'amour, on trouve ce mot-là
si mélodieux, on le rêve tant, on souhaite si fort d'avoir ce sentiment qui vous fait palpiter à la lecture des romans et des drames, qu'à chaque femme qu'on voit on se dit : n'est-ce pas là l'amour ? On s'efforce d'aimer pour se faire homme.
Je n'ai pas été exempt plus qu'aucun autre de cette faiblesse d'enfant, j'ai soupiré comme un poète élégiaque, et, après bien des efforts, j'étais tout étonné de me trouver quelquefois quinze jours sans avoir pensé à celle que j'avais choisie pour rêver.

idem a écrit:
Cette page est courte, je voudrais qu'elle le fût davantage. Voici le fait.
La vanité me poussa à l'amour, non, à la volupté pas même à cela - à la
chair.
On me raillait de ma chasteté - j'en rougissais - elle me faisait honte, elle me pesait comme si elle eût été de la corruption. - Une femme se présenta à moi, je la pris - et je sortis de ses bras plein de dégoût et d'amertume. Mais, alors, je pouvais faire le Lovelace d'estaminet, dire autant d'obscénités qu'un autre autour d'un bol de punch - j'étais un homme alors, j'avais été comme un devoir - faire du vice et puis je m'en étais vanté.
J'avais quinze ans -, je parlais de femmes et de maîtresses.
Cette femme-là, - je la pris en haine ; elle venait à moi - je la laissais ; elle faisait des frais de sourire qui me dégoûtaient comme une grimace hideuse.
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MessageSujet: Re: Citations de livres   Citations de livres - Page 27 Icon_minitimeLun 23 Jan 2017 - 18:59

Anton Tchekhov dans Ivanov a écrit:
SACHA – Les hommes méconnaissent bien des choses. Une jeune fille préférera toujours un homme malheureux, parce que toute jeune fille est tentée par un amour actif… Tu comprends ? Actif ! Les hommes sont trop occupés, l’amour pour eux est une chose de troisième plan. Bavarder avec sa femme, se promener avec elle au jardin, verser quelques larmes sur sa tombe – c’est tout. Et pour nous, l’amour est la vie même. Je t’aime, cela signifie que je cherche à dissiper ta tristesse, que je veux te suivre au bout du monde… Tu escalades une montagne, je l’escalade avec toi, tu descends dans un ravin, je descends avec toi. Quel bonheur ce serait pour moi, par exemple, de copier toute la nuit tes papiers, ou de veiller pour qu’on ne te réveille pas, ou de marcher une centaine de verstes à tes côtés. Je me rappelle, une fois, il y a trois ans peut-être, pendant le battage, tu es arrivé chez nous tout couvert de poussière et tu as demandé à boire. Je t’ai apporté un verre d’eau, et toi, tu étais déjà étendu sur le divan, dormant à poings fermés. Tu as dormi chez nous douze heures d’affilée, et tout le temps je me tenais derrière la porte, montant la garde pour que personne ne puisse te déranger. Et je me sentais si bien ! Plus il exige d’effort et plus l’amour est beau, c’est-à-dire, tu comprends, mieux on le sent !
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MessageSujet: Re: Citations de livres   Citations de livres - Page 27 Icon_minitimeJeu 26 Jan 2017 - 10:35

Tchekov Citations de livres - Page 27 717141

bell hooks a écrit:
In a culture of domination, everyone is socialized to see violence as an acceptable means of social control. Dominant parties maintain power by the threat (acted upon or not) that abusive punishment, physical or psychological will be used whenever the hierarchal structures in place are threatened.
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MessageSujet: Re: Citations de livres   Citations de livres - Page 27 Icon_minitimeLun 27 Fév 2017 - 22:27

« Quel que soit son domaine de création, le véritable esprit créatif n’est rien d’autre que ça : une créature humaine née anormalement, inhumainement sensible. Pour lui, un effleurement est un choc, un son est un bruit, une infortune est une tragédie, une joie devient extase, l’ami un amoureux, l’amoureux est un dieu, et l’erreur est la fin de tout. Ajoutez à cet organisme si cruellement délicat l’impérieuse nécessité de créer, créer, et encore créer – au point que sans la possibilité de créer de la musique, de la poésie, des livres, des édifices, ou n’importe quoi d’autre qui ait du sens, il n’a plus de raison d’être. Il doit créer, il doit se vider de sa créativité. Par on ne sait quelle étrange urgence intérieure, inconnue, il n’est pas vraiment vivant à moins qu’il ne soit en train de créer. »
Pearl Buck (1892 – 1973)
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MessageSujet: Re: Citations de livres   Citations de livres - Page 27 Icon_minitimeVen 28 Avr 2017 - 10:13

Citation :
AS I WRITE, highly civilized human beings are flying overhead, trying to kill me.
They do not feel any enmity against me as an individual, nor I against them. They are ’only doing their duty’, as the saying goes. Most of them, I have no doubt, are kind-hearted law-abiding men who would never dream of committing murder in private life. On the other hand, if one of them succeeds in blowing me to pieces with a well-placed bomb, he will never sleep any the worse for it.
He is serving his country, which has the power to absolve him from evil.
One cannot see the modern world as it is unless one recognizes the overwhelming strength of patriotism, national loyalty. In certain circumstances it can break down, at certain levels of civilization it does not exist, but as a Positive force there is nothing to set beside it. Christianity and international Socialism are as weak as straw in comparison with it. Hitler and Mussolini rose to power in their own countries very largely because they could grasp this fact and their
opponents could not.

Orwell, Fifty Essays.
Assez pertinent, vu le contexte.
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Paul
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MessageSujet: Re: Citations de livres   Citations de livres - Page 27 Icon_minitimeMer 1 Aoû 2018 - 9:46

Albert Camus, L'Etranger a écrit:
Tout mon être s'est tendu et j'ai crispé ma main sur le revolver. La gâchette a cédé, j'ai touché le ventre poli de la crosse et c'est là, dans le bruit à la fois sec et assourdissant que tout a commencé. J'ai secoué la sueur et le soleil. J'ai compris que j'avais détruit l'équilibre du jour, le silence exceptionnel d'une plage où j'avais été heureux. Alors, j'ai tiré encore quatre fois sur un corps inerte où les balles s'enfonçaient sans qu'il y parût. Et c'était comme quatre coups brefs que je frappais sur la porte du malheur.

Orwell est très intéressant en effet. (1984 <3)
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Paul
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MessageSujet: Re: Citations de livres   Citations de livres - Page 27 Icon_minitimeSam 5 Jan 2019 - 23:36

Citation :
"personne n'est capable réellement de penser à personne, fût-ce dans le pire des malheurs. Car penser réellement à quelqu'un, c'est y penser minute après minute, sans être distrait par rien, ni les soins du ménage, ni la mouche qui vole, ni les repas, ni une démangeaison. Mais il y a toujours des mouches et des démangeaisons. C'est pourquoi la vie est difficile à vivre."
La peste, Camus
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MessageSujet: Re: Citations de livres   Citations de livres - Page 27 Icon_minitimeLun 15 Avr 2019 - 23:17

Citation :
Comme il passait devant Notre Dame, il entra, fut surpris de la densité de la foule et se réfugia contre un pilier. Pourquoi donc se trouvait-il là ? Il se le demandait. Après tout, il était venu parce que les minutes menaient ici à quelque chose. Dehors, elles ne menaient plus à rien.
Courrier Sud, Saint-Exupéry
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MessageSujet: Re: Citations de livres   Citations de livres - Page 27 Icon_minitimeMar 16 Avr 2019 - 10:27

Louis Aragon

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MessageSujet: Re: Citations de livres   Citations de livres - Page 27 Icon_minitimeSam 11 Mai 2019 - 18:28

« Une nation est une âme, un principe spirituel. Deux choses qui, à vrai dire, n’en font qu’une, constituent cette âme, ce principe spirituel. L’une est dans le passé, l’autre dans le présent. L’une est la possession en commun d’un riche legs de souvenirs ; l’autre est le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l’héritage qu’on a reçu indivis. L’homme, Messieurs, ne s’improvise pas. La nation, comme l’individu, est l’aboutissant d’un long passé d’efforts, de sacrifices et de dévouements. Le culte des ancêtres est de tous le plus légitime ; les ancêtres nous ont faits ce que nous sommes. Un passé héroïque, des grands hommes, de la gloire (j’entends de la véritable), voilà le capital social sur lequel on assied une idée nationale. Avoir des gloires communes dans la passé, une volonté commune dans le présent ; avoir fait de grandes choses ensemble, vouloir en faire encore, voilà les conditions essentielles pour être un peuple. On aime en proportion des sacrifices qu’on a consentis, des maux qu’on a soufferts. On aime la maison qu’on a bâtie et qu’on transmet. Le chant spartiate : «Nous sommes ce que vous fûtes ; nous serons ce que vous êtes» est dans sa simplicité l’hymne abrégé de toute patrie.

Dans le passé, un héritage de gloire et de regrets à partager, dans l’avenir un même programme à réaliser ; avoir souffert, joui, espéré ensemble, voilà ce qui vaut mieux que des douanes communes et des frontières conformes aux idées stratégiques ; voilà ce que l’on comprend malgré les diversités de race et de langue. Je disais tout à l’heure : «avoir souffert ensemble» ; oui, la souffrance en commun unit plus que la joie. En fait de souvenirs nationaux, les deuils valent mieux que les triomphes, car ils imposent des devoirs, ils commandent l’effort en commun.

Une nation est donc une grande solidarité, constituée par le sentiment des sacrifices qu’on a faits et de ceux qu’on est disposé à faire encore. Elle suppose un passé ; elle se résume pourtant dans le présent par un fait tangible : le consentement, le désir clairement exprimé de continuer la vie commune. L’existence d’une nation est (pardonnez-moi cette métaphore) un plébiscite de tous les jours, comme l’existence de l’individu est une affirmation perpétuelle de vie. Oh ! je le sais, cela est moins métaphysique que le droit divin, moins brutal que le droit prétendu historique. Dans l’ordre d’idées que je vous soumets, une nation n’a pas plus qu’un roi le droit de dire à une province : «Tu m’appartiens, je te prends». Une province, pour nous, ce sont ses habitants ; si quelqu’un en cette affaire a droit d’être consulté, c’est l’habitant. Une nation n’a jamais un véritable intérêt à s’annexer ou à retenir un pays malgré lui. Le voeu des nations est, en définitive, le seul critérium légitime, celui auquel il faut toujours en revenir. » Discours, Qu'est-ce qu'une Nation ? Ernest Renan
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MessageSujet: Re: Citations de livres   Citations de livres - Page 27 Icon_minitimeMer 25 Sep 2019 - 15:20

C'est un spoiler du 3e tome de la Cité des miroirs de Justin Cronin.

Spoiler:

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Hunting a miracle
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They just cut you down-






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MessageSujet: Re: Citations de livres   Citations de livres - Page 27 Icon_minitimeVen 17 Juin 2022 - 21:52

Les  Mots pour le dire, Marie Cardinal (plusieurs extraits)


"Moi qui n’avais pas pu pleurer depuis si longtemps moi qui cherchais en vain depuis tant de mois le soulagement des larmes, voilà qu’elles coulaient enfin par grosses gouttes qui détendaient mon dos, mon torse, mes épaules. J’ai pleuré pendant longtemps. Je me vautrais dans cet orage, je le laissais prendre mes bras, ma nuque, mes poings serrés, mes jambes repliées sur mon ventre. Depuis combien de temps n’avais-je pas éprouvé le doux calme du chagrin ? Depuis combien de temps n’avais-je pas laissé mon visage barboter dans la tendresse des larmes mêlées d’un peu de salive et de morve ? Depuis combien de temps n’avais-je pas senti couler la gentille liqueur tiède de la peine ?
J’étais bien là, comme un enfant repu dans son berceau, les lèvres encore pleine de lait, envahi par la torpeur de la digestion, protégé par le regard de sa mère. J’étais allongée sur le dos, des tout mon long, obéissante, confiante. Je me suis mise à parler de mon angoisse et j’ai deviné que j’allais en parler longtemps, pendant des années. J’ai senti dans le fin fond de moi que j’allais peut-être trouver le moyen de tuer la chose." Les Mots pour le dire, Marie Cardinal


« L’oubli est la plus compliquée des serrures mais il n’est qu’une serrure, il n’est pas une gomme ou une épée, il n’efface pas, ne tue pas, il enferme. Je sais maintenant que l’esprit capte tout, classe tout, range tout et entretient tout. Tout, cela veut dire : même ce que je crois ne pas avoir vu, entendu ou senti, même ce que je crois ne pas avoir compris, même l’esprit des autres. Chaque événement aussi minuscule soit-il, aussi quotidien soit-il ‘comme par exemple de m’étirer le matin en bâillant), est catalogué, étiqueté, serré dans l’oubli mais indiqué dans la conscience par un signal souvent microscopique : une brindille d’odeur, une étincelle de couleur, un clignement de lumière, une parcelle de sensation, un éclat de mot. Et même encore moins que cela : un frôlement, un écho. Et même encore moins : un rien qui existerait. » 

"La folie se porte mal dans une certaine classe, il faut la cacher à tout prix. La folie des aristocrates ou du peuple est considérée comme une excentricité ou une tare, elle s’explique. Mais, dans la nouvelle classe des puissants, elle ne s’ admet pas. Qu’elle vienne de la consanguinité ou de la misère, passe, cela se comprend, mais pas du confort, de l’aisance, de la bonne santé, de l’équilibre que donne l’argent bien gagné. Dans ce cas-là, c’est une honte."


"C'est que je n'avais plus aucune prise sur moi-même. J'étais personne. Je n'avais pas de désirs, pas de volonté, pas de goût, pas de dégoût. J'avais été entièrement façonnée pour ressembler le plus possible à un modèle humain que je n'avais pas choisi et qui ne me convenait pas. Jour après jour, depuis ma naissance, on avait fabriqué : mes gestes, mes attitudes, mon vocabulaire. On avait réprimé mes besoins, mes envies, mes élans, on les avait endigués, maquillés, déguisés, emprisonnés. Après m'avoir décervelée, après avoir vidé mon crâne de moi, on l'avait bourré de la pensée adéquate qui m'allait comme un tablier à une vache. Et quand il s'est avéré que la greffe avait bien pris, que je n'avais plus besoin de personne pour refouler les vagues qui venaient du tréfonds de ma personne, on m'a laissée vivre, librement."

"Je n'arrivais plus à être satisfaite de moi. Je me considérais comme un déchet, un rebus, une anomalie, une honte et, ce qui était pire : je croyais que je m'étais laissé envahir par l'erreur à cause de ma mauvaise nature. Je croyais qu'avec un peu de courage, un peu de volonté, en écoutant les conseils qu'on m'avait prodigués, j'aurais pu être dans le camp des bons. Mais, par lâcheté, par paresse, par médiocrité, par bassesse, j'avais choisi le mauvais côté et j'avais irrémédiablement basculé dans l'abjection."



"Je n’avais jamais pensé à cela, je ne m’étais jamais rendu compte que tout échange de paroles était un fait précieux, représentait un choix. Les mots étaient des étuis, ils contenaient tous une matière vitale.

Les mots pouvaient être des véhicules inoffensifs, des autos-tamponneuses multicolores qui s’entrechoquaient dans la vie quotidienne, faisant jaillir des gerbes d’étincelles qui ne blessaient pas.

Les mots pouvaient être des particules vibratiles animant constamment l’existence, ou des cellules se phagocytant, ou des globules se liguant pour avaler goulûment des microbes et repousser les invasions étrangères.

Les mots pouvaient être des blessures ou des cicatrices de blessure, ils pouvaient ressembler à une dent gâtée dans un sourire de plaisir.

Les mots pouvaient aussi être des géants, des rocs profondément enfoncés dans la terre, solides, et grâce auxquels on franchissait des rapides.

Les mots pouvaient enfin être des monstres, les S.S. de l’inconscient, refoulant la pensée des vivants dans les prisons de l’oubli.

Chaque mot que j’avais de la peine à prononcer masquait en fait un domaine où je refusais d’aller."
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