| | Citations de livres | |
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Auteur | Message |
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Hope Mot d'Améthyste
Messages : 7743
| Sujet: Re: Citations de livres Dim 3 Mai 2015 - 22:56 | |
| Je ne peux qu'approuver, c'est le seul qui m'ait laissé un souvenir après les avoir tous lus il y a quelques années. Il était mignon à souhait |
| | | Jé Mot d'Améthyste
Messages : 7277 Age : 50 Loisirs : Les pâtes. Auteur/Lecteur : R2D2
| Sujet: Re: Citations de livres Dim 17 Mai 2015 - 4:43 | |
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| | | Éphémère Mot de Sienne
Messages : 19284 Localisation : Montréal Auteur/Lecteur : Les 2
| Sujet: Re: Citations de livres Dim 17 Mai 2015 - 4:45 | |
| Jé : _________________ -You're fighting an endless war Hunting a miracle And when you reach out for the stars They just cut you down-
Photo credit : Jovana Vavic |
| | | Sabrina Batoul Mot de Coton
Messages : 23 Age : 33
| Sujet: Re: Citations de livres Mer 20 Mai 2015 - 14:34 | |
| « Mais ce n'est pas une œuvre de haine. Le pauvre être qui a causé toute cette souffrance est le plus malheureux de tous. Songez quelle sera sa joie à lui aussi quand, son double malfaisant étant détruit, la meilleure part de lui-même survivra, son âme immortelle. Vous devez avoir pitié de lui aussi, sans que cela empêche vos mains de le faire disparaître de ce monde. » Dracula, Bram Stoker |
| | | Szia Mot de Rubis
Messages : 1451 Age : 26
| Sujet: Re: Citations de livres Mer 27 Mai 2015 - 22:15 | |
| - Citation :
- Puis, elle lui mettait vivement une pluie de baisers sur le visage, comme pour protester et jurer qu'elle saurait le défendre
Zola, NaïsJe trouve ça beau |
| | | Erised Mot de Coton
Messages : 7
| Sujet: Re: Citations de livres Dim 31 Mai 2015 - 18:38 | |
| No et moi, Delphine de Vigan - Citation :
- Je pense à l'égalité, à la fraternité, à tous ces trucs qu'on apprend à l'école et qui n'existent pas.
- Citation :
- Moi je sais que parfois il vaut mieux rester comme ça, à l'intérieur de soi, refermé. Car il suffit d'un regard pour vaciller, il suffit que quelqu'un tende sa main pour qu'on sente combien on est fragile, vulnérable, et que tout s'écroule, comme une pyramide d'allumettes.
Tu seras partout chez toi, Insa Sané - Citation :
- Si tu dois t'en aller pour toujours, pars avant l'aube. Très tôt. Ne te retourne pas. JAMAIS ! Tant pis pour les larmes. Tant pis pour nous. Tu m'aimeras plus loin. Je t'aimerai ailleurs. On s'aimera toujours. Demain sera heureux. Promis ! Juré !
- Citation :
- A force de "partir" sur place, j'ai commencé à avoir la nausée. Juré, craché ! Je fleurais comme une odeur de gomme cramée sur un bitume qui a le mal de la route.
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| | | Plume Mot de Perle
Messages : 1070 Age : 25 Localisation : Haute-Normandie Loisirs : Ecriture/escalade/harpe
| Sujet: Re: Citations de livres Dim 31 Mai 2015 - 18:50 | |
| No et moi <3 J'adore ce bouquin! Ellana: - Citation a écrit:
- -Il y a deux réponses comme à toutes les questions. Celle du savant et celle du poète. Laquelle veux-tu en premier?
- Citation a écrit:
- Élan infini devenu humain
Émoi devant le parfait équilibre Larme. Il y a tellement de belles phrases dans les livres de Pierre Bottero ... |
| | | Kaenalis Mot d'Améthyste
Messages : 6078 Age : 29 Localisation : Effectuée. Loisirs : Braquer des banques Auteur/Lecteur : Casseur/Flotteur
| Sujet: Re: Citations de livres Dim 31 Mai 2015 - 20:48 | |
| No et moi ! J'avais du le lire au lycée, avec 9 autres bouquins (dont le Rapport de Brodeck, que j'avais beaucoup aimé) dans le cadre de je ne sais plus quel prix du Livre... |
| | | Erised Mot de Coton
Messages : 7
| Sujet: Re: Citations de livres Sam 6 Juin 2015 - 22:12 | |
| Ce livre est vraiment poignant ! Je l'ai lu lors de mon stage 3ème en librairie, et il y a des passages comme ceux que j'ai postés qui m'ont vraiment touchée ! |
| | | Capturée Quill Queen
Messages : 14866 Age : 34 Localisation : Lyon
| Sujet: Re: Citations de livres Ven 24 Juil 2015 - 16:55 | |
| “Here I love you. Here I love you and the horizon hides you in vain. I love you still among these cold things. Sometimes my kisses go on those heavy vessels that cross the sea towards no arrival. I see myself forgotten like those old anchors.”
P.Neruda Ce passage me tue. _________________ « There are poems inside of you that paper can't handle. » |
| | | Bow. Mot de Jasmin
Messages : 15252 Age : 31 Localisation : On the shell
| Sujet: Re: Citations de livres Sam 1 Aoû 2015 - 17:25 | |
| Réparer les vivants, Maylis de Kérangal. (Vous me dites si je vous bassine avec ce livre) Deux citations. Deux moments différents. Deux personnages différents. - Spoiler:
« Elle imagine les milliers de personnes rassemblées en cercle, là-bas, autour d'une pelouse d'un vert si étincelant qu'on pourrait la croire vernie au pinceau, chaque brin d'herbe enluminé d'une substance mélangeant résine et essence de térébenthine ou de lavande et qui, après évaporation du solvant, aurait formé ce film solide et transparent comme un reflet argenté, comme un apprêt sur un coton neuf, un voile de cire, et songe qu'à l'heure d'apparier les organes vivants de Simon Limbres, à l'heure de les répartir dans des corps malades, des milliers de poumons se gonflent ensemble là-bas, des milliers de foies se gorgent de bière, des milliers de reins filtrent les substances du corps, des milliers de cœurs pompent dans l'atmosphère, et soudain elle est frappée de la fragmentation du mond, de la discontinuité absolue du réel sur ce périmètre, l'humanité pulvérisée en une divergence infinie des trajectoires – une sensation d'angoisse qu'elle avait déjà éprouvée, ce jour de mars 1984, alors qu'elle était assise dans le bus 69 et se rendait dans une clinique du 19e arrondissement pour avorter, moins de six mois après la naissance de sa fille qu'elle élevait seul, la pluie ruisselait sur les vitres, elle avait regardé un à un les visages des quelques passagers qui l'entouraient, des visages que l'on croise dans les bus parisiens en milieu de matinée, des visages aux yeux fuyants vers le lointain ou rivés à une consigne de sécurité contenue dans un pictogramme, fixés sur le bouton d'appel, égarés à l'intérieur du pavillon d'une oreille humaine, des yeux qui s'évitaient entre eux, vieilles dames à cabas, jeunes mères de famille avec enfant en kangourou, retraités en chemin vers la bibliothèque pour lire leur périodique quotidien, chômeurs de longue durée en costume cravate douteux, plongés dans leur journal sans parvenir à le lire, sans que jaillisse sur la page la moindre étincelle de sens, mais accrochées au papier comme pour se maintenir dans un monde où ils n'avaient pourtant plus de place, où ils ne trouveraient bientôt plus de quoi subsister, des personnes parfois situées à moins de vingt centimètres d'elle, et qui toutes ignoraient ce qu'elle allait faire, cette décision qu'elle avait prise et qui dans deux heures serait irréversible, des gens qui vivaient leur vie et avec lesquels elle ne partageait rien, rien, hormis ce bus pris dans une giboulée, ces banquettes usagées et ces poignées de plastique poisseuses qui pendaient du plafond comme des cordes préparées pour se pendre, rien, chacun sa vie, chacun la sienne, voilà, elle avait senti que ses yeux se baignaient de larmes, avait serré plus fort la barre métallique pour ne pas tomber, et sans doute fit-elle en cette instant l'expérience de la solitude. » « elle les voit qui passent devant elle, le père et la mère, les parents du patient de la chambre sept, ce jeune homme auquel elle a posé une sonde dans l'après-midi, celui qui est mort et sera prélevé cette nuit de ses organes, ce sont eux ; elle suit des yeux leur marche lente vers les hautes portes de verre, s'adosse contre un pilier pour mieux les voir : la verrière est devenue miroir à cette heure, ils s'y reflètent comme se reflètent les fantômes à la surface des étangs les nuits d'hiver ; ils sont l'ombre d'eux-mêmes aurait-on dit pour les décrire, la banalité de l'expression relevant moins la désagrégation intérieure de ce couple que soulignant ce qu'ils étaient encore le matin même, un homme et une femme debout dans le monde, et à les voir marcher côte à côte sur le sol laqué de lumière froide, chacun pouvait saisir que désormais ces deux-là poursuivaient la trajectoire amorcée quelques heures auparavant, ne vivaient déjà plus tout à fait dans le même monde que Cordélia et les autres habitants de la Terre, mais effectivement s'en éloignaient, s'en absentaient, et se déplaçaient vers un autre domaine, qui était peut-être celui où survivaient un temps, ensemble et inconsolables, ceux qui avaient perdu un enfant. »
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| | | Osolaris Mot de Rubis
Messages : 1486 Localisation : Apeuprès Loisirs : Un ou deux Auteur/Lecteur : Presque
| Sujet: Re: Citations de livres Sam 8 Aoû 2015 - 22:42 | |
| "Nous regardons notre dieu, il nous regarde, chacun mesurant l'abîme qui le sépare de l'autre - un abîme si léger qu'un enfant le franchit à pieds joints."
"A la fin, à la fin des fins, restera l'indestructible, le trop léger pour mourir, le trop fin pour brûler, autour de cela nous nous retrouverons, vous et nous. Ensemble."
L'autre visage, Christian Bobin
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| | | Éphémère Mot de Sienne
Messages : 19284 Localisation : Montréal Auteur/Lecteur : Les 2
| Sujet: Re: Citations de livres Sam 29 Aoû 2015 - 13:13 | |
| Le Passage - Justin Cronin
- Tiens, puisque tu m'as apporté un cadeau, j'en ai un pour toi. Un petit quelque chose pour te remettre du baume au coeur. - Elton, je n'aurais aucune idée de ce que je pourrais bien entendre. Pour moi, tout ça, ce ne sont que des parasites.
...
Puis elle l'entendit : de la musique. Mais ça ne ressemblait à aucune musique de sa connaissance. Ça lui fit d'abord l'impression d'un son creux, lointain, comme le souffle du vent, et puis, derrière, ça monta, des notes hautes comme un chant d'oiseau qui se mirent à danser dans sa tête. Le son prit forme et consistance, semblant venir de toutes les directions, et elle sut ce qu'elle entendait ; une tempête. Elle se la représentait dans son esprit, une grande tempête de musique qui se déchaînait. Elle n'avait jamais rien entendu d'aussi beau de toute sa vie. Quand les dernières notes s'estompèrent, elle retira les écouteurs de ses oreilles.
- Je ne comprends pas, dit⁻elle, abasourdie. C'est arrivé par la radio ? Elton eu un petit rire. _Ça ne serait pas rien, hein ?
...
Elle prit le disque dans sa main, le tenant par les bords : Stravinsky, Le Sacre du printemps, Chicago Symphony Orchestra, direction Erich Leinsdorf. -Je voulais juste te faire entendre à quoi tu ressemblais, dit Elton
(NB : Elton, dans l'histoire, est aveugle) _________________ -You're fighting an endless war Hunting a miracle And when you reach out for the stars They just cut you down-
Photo credit : Jovana Vavic |
| | | Osolaris Mot de Rubis
Messages : 1486 Localisation : Apeuprès Loisirs : Un ou deux Auteur/Lecteur : Presque
| Sujet: Re: Citations de livres Mar 8 Sep 2015 - 22:11 | |
| Certains êtres éprouvent très tôt une effrayante impossibilité à vivre par eux-mêmes; au fond ils ne supportent pas de voir leur propre vie en face, et de la voir en entier, sans zones d'ombre, sans arrière-plans. Leur existence est j'en conviens une exception aux lois de la nature, non seulement parce que cette fracture d'inadaptation fondamentale se produit en dehors de toute finalité génétique mais aussi en raison de l'excessive lucidité qu'elle présuppose, lucidité évidemment transcendante aux schémas perceptifs de l'existence ordinaire. Il suffit parfois de placer un autre être en face d'eux, à condition de le supposer aussi pur, aussi transparent qu'eux-mêmes, pour que cette insoutenable fracture se résolve en une aspiration lumineuse, tendue et permanente vers l'absolument inaccessible. Ainsi, alors qu'un miroir ne renvoie jour après jour que la même désespérante image, deux miroirs parallèles élaborent et construisent un réseau net et dense qui entraîne l'œil humain dans une trajectoire infinie, sans limites, infinie dans sa pureté géométrale, au-delà des souffrances et du monde.
Extension du domaine de la lutte (1994), Michel Houellebecq, éd. J'ai lu, coll. Nouvelle génération, 2005 (ISBN 2-290-34952-6), p. 146-147
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| | | Nanyne Mot de Vermeil
Messages : 4083 Age : 33 Localisation : Sarthe Loisirs : Réviser beaucoup trop. Écrire parfois. Bouquiner souvent. Rêver tout le temps. Auteur/Lecteur : Essaye de faire les deux.
| Sujet: Re: Citations de livres Mar 22 Sep 2015 - 12:50 | |
| "Quand papa il était petit, il avait aussi renoncé à Satan et à ses pompes, mais je crois que Satan il a jamais renoncé à papa." Il a jamais tué personne mon papa - Jean-Louis Fournier. Une parmi tant d'autres, je ne me retenais, je recopier la quasi intégralité du livre dans mon petit carnet -- |
| | | ThomasL Mot de Coton
Messages : 27 Age : 25 Loisirs : Ecriture, Lecture, Theatre Auteur/Lecteur : Both
| Sujet: Re: Citations de livres Sam 10 Oct 2015 - 22:36 | |
| Trois courtes citations tirées de June : le choix, de Manon Fargetton.
"Survivre sans fierté, c'est etre déjà mort" "Certaines vérités deviennent dangereuses quand elles tombent dans de mauvaises oreilles" "Je crois que nous n'avons pas à gagner notre libérté : nous sommes livres si nous agissons en hommes libres"
Et une de héros de lOlympe 5 : "Personne ne peut te hait aussi fort que quelqu'un qui t'a aimé". |
| | | Plume Mot de Perle
Messages : 1070 Age : 25 Localisation : Haute-Normandie Loisirs : Ecriture/escalade/harpe
| Sujet: Re: Citations de livres Dim 11 Oct 2015 - 18:40 | |
| - Spoiler:
Bow, il font un film sur réparer les vivants et il le tournent devant mon lycée et dans mon funiculaire ! Ephé ta citation :
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| | | Hope Mot d'Améthyste
Messages : 7743
| Sujet: Re: Citations de livres Ven 11 Déc 2015 - 12:18 | |
| Jean-Michel Maulpoix, Une histoire de bleu.
"Il ne subsiste qu'un seul geste qui ressemble à la prière.
Ni le corps, ni le bras ne bouge, ou à peine. Seul tremble un peu le bout des doigts, comme lorsqu'il approche d'un visage aimé. Encore ne touche-t-il rien, surtout pas un corps, ni chair ni chaleur, mais la mort en chemin, son impondérable cortège : travail d'araignée sur la neige." |
| | | Capturée Quill Queen
Messages : 14866 Age : 34 Localisation : Lyon
| Sujet: Re: Citations de livres Ven 11 Déc 2015 - 21:50 | |
| C'est superbe, la dernière phrase est incroyable, avec son sens et ses sons <3 _________________ « There are poems inside of you that paper can't handle. » |
| | | Hope Mot d'Améthyste
Messages : 7743
| Sujet: Re: Citations de livres Sam 9 Jan 2016 - 16:38 | |
| - Hope a écrit:
- Maïakovski – La Flûte de vertèbres, II (extrait)
Que tu te caches dans les trous de l’ombre, que tu te sois donnée en mariage outre-mer, je poserai sur toi un baiser dans le brouillard de Londres des lèvres de feu des réverbères.
Que tu étires des caravanes dans le désert torride où les lions montent la garde, pour toi je poserai sous le sable que le vent ride ma joue saharienne qui arde.
Qu’un sourire sur tes lèvres s’allonge, que tu regardes - quel joli torero ! - et soudain je lance la jalousie dans les loges de mon oeil mourant de taureau.
Que sur un pont tu portes ta distraite démarche pensant qu’il ferait bon en bas - je suis la Seine qui s’écoule sous les arches. J’appelle et découvre mes dents gâtées.
Qu’au feu de tes trotteurs, avec un autre, tu allumes la Strelka ou bien les Sokolniki, c’est moi, perché là-haut, la lune qui toute nue attend et se languit.
Je suis fort, on peut avoir besoin de moi - m’ordonner : va te faire tuer à la guerre. Ton nom sera le dernier qui caillera sur ma lèvre déchirée par l’obus.
Mourrai-je couronné ? A Sainte-Hélène ? Sur les flots démontés de la vie je saute en selle, je peux aussi bien postuler l’empire universel que les menottes.
Qu’il me soit donné d’être tsar, c’est ton minois que sur l’or solaire de mes monnaies j’ordonnerai au peuple de frapper.
Et là-bas où le monde à la toundra se lie, où le fleuve et le vent nouent entre eux des marchés, je graverai sur mes chaînes ton nom, Lili, dans l’obscurité du bagne, j’embrasserai ma chaîne. Je m'auto-cite mais je viens de me refaire la moitié du topic pour m'inspirer et mondieumondieu, je l'avais oublié... |
| | | Envolée Quill Queen
Messages : 33155 Age : 32 Localisation : Région parisienne Loisirs : Vivre Auteur/Lecteur : Les deux !
| Sujet: Re: Citations de livres Ven 15 Jan 2016 - 21:42 | |
| Je viens de tomber sur un poème que je trouve magnifique, alors je partage : - Citation :
- Que reste t il de nos amours ?
pourquoi cela ? cette sorte de drôle de fin nous avions gravi les monts en soleil plein sud allégresse et joie contenues, beauté des corps, vigueur des âmes puis exploré les crêtes et les trous de gibier, les rochers gris étincelants, les buissons à paraître et là, la redescente plein nord dans les brumes et les pins noirs sombres sans attrait nous laissent perplexes pourquoi cela ? cette immense tristesse proche d’un gros suicide, ce temps des attraits qui dégénère ces instants fragiles s'estompant, équarris, démontés comment se satisfaire de cela, pourquoi cela ? pourquoi ces corps vieillissent de cette façon ? pourquoi le désir s’en va ailleurs ou disparait sans laisser de traces les faux mouvements les mal d’épaules, les lombaires coincées les pertes d'amour, la dispersion du vivre, les floculences oniriques c’est le long poème de fin de vie, de fin d’existence, de soucis tristes sur mon ordinateur gris restent des photos de jeunes femmes ces femmes en vêtements improbables sont tellement vulgaires qu’elles en deviennent attirantes je fais la bise à la mort magnifiquement fortes ces jeunes femmes sont un rendez-vous de chasse où je vais pour en finir insoumis, je renonce Source : http://www.frenchpeterpan.com/2015/12/pins-noirs-droits-fin-de-vie.html |
| | | Fortuna Mot de Rubis
Messages : 1549 Age : 31 Loisirs : Calligraphie Auteur/Lecteur : Lectrice ~
| Sujet: Re: Citations de livres Dim 31 Jan 2016 - 22:10 | |
| Il est superbe ce poème, Heresy <3
J'ai repris la lecture d'Hannah Arendt (qui est une auteur et un penseur que j'adore), et j'aime tellement sa clairvoyance et sa confiance en l'acte de parole <3
"Les mots justes, trouvés au bon moment, sont de l'action".
Le penser critique n’est possible que là où les points de vue de tous les autres sont ouverts à l’examen. C’est pourquoi le penser critique, qui est pourtant une affaire solitaire, ne se coupe pas de « tous les autres ». Il poursuit assurément son chemin dans l’isolement, mais, par la force de l’imagination, il rend les autres présents et se meut ainsi dans un espace public potentiel, ouvert à tous les points de vue; en d’autres termes, il adopte la position du citoyen du monde kantien. Penser avec une mentalité élargie veut dire qu’on exerce son imagination à aller en visite. (Juger : sur la philosophie de Kant)
La société de masse est peut-être encore plus sérieuse, non en raison des masses elles-mêmes, mais parce que cette société est essentiellement une société de consommateurs, où le temps du loisir ne sert plus à se perfectionner ou à acquérir une meilleure position sociale, mais à consommer de plus en plus, à se divertir de plus en plus (...) Croire qu'une telle société deviendra plus "cultivée" avec le temps et le travail de l'éducation, est, je crois, une erreur fatale (...) l'attitude de la consommation, implique la ruine de tout ce à quoi elle touche. (la crise de la culture)
|
| | | Hope Mot d'Améthyste
Messages : 7743
| Sujet: Re: Citations de livres Jeu 18 Fév 2016 - 19:56 | |
| Je viens de tomber sur le discours d'Albert Camus pour son prix Nobel de littérature en 1957. C'est incroyable sur le rôle de l'écrivain et de l'humain. On peut l'écouter ici, c'est encore plus fort de l'entendre de sa propre voix. "En recevant la distinction dont votre libre Académie a bien voulu m'honorer, ma gratitude était d'autant plus profonde que je mesurais à quel point cette récompense dépassait mes mérites personnels. Tout homme et, à plus forte raison, tout artiste, désire être reconnu. Je le désire aussi. Mais il ne m'a pas été possible d'apprendre votre décision sans comparer son retentissement à ce que je suis réellement. Comment un homme presque jeune, riche de ses seuls doutes et d'une œuvre encore en chantier, habitué à vivre dans la solitude du travail ou dans les retraites de l'amitié, n'aurait-il pas appris avec une sorte de panique un arrêt qui le portait d'un coup, seul et réduit à lui-même, au centre d'une lumière crue ? De quel cœur aussi pouvait-il recevoir cet honneur à l'heure où, en Europe, d'autres écrivains, parmi les plus grands, sont réduits au silence, et dans le temps même où sa terre natale connaît un malheur incessant ?J'ai connu ce désarroi et ce trouble intérieur. Pour retrouver la paix, il m'a fallu, en somme, me mettre en règle avec un sort trop généreux. Et, puisque je ne pouvais m'égaler à lui en m'appuyant sur mes seuls mérites, je n'ai rien trouvé d'autre pour m'aider que ce qui m'a soutenu tout au long de ma vie, dans les circonstances les plus contraires, tout au long de ma vie : l'idée que je me fais de mon art et du rôle de l'écrivain. Permettez seulement que, dans un sentiment de reconnaissance et d'amitié, je vous dise, aussi simplement que je le pourrai, quelle est cette idée. Je ne puis vivre personnellement sans mon art. Mais je n'ai jamais placé cet art au-dessus de tout. S'il m'est nécessaire au contraire, c'est qu'il ne se sépare de personne et me permet de vivre, tel que je suis, au niveau de tous. L'art n'est pas à mes yeux une réjouissance solitaire. Il est un moyen d'émouvoir le plus grand nombre d'hommes en leur offrant une image privilégiée des souffrances et des joies communes. Il oblige donc l'artiste à ne pas s'isoler ; il le soumet à la vérité la plus humble et la plus universelle. Et celui qui, souvent, a choisi son destin d'artiste parce qu'il se sentait différent, apprend bien vite qu'il ne nourrira son art, et sa différence, qu'en avouant sa ressemblance avec tous. L'artiste se forge dans cet aller retour perpétuel de lui aux autres, à mi-chemin de la beauté dont il ne peut se passer et de la communauté à laquelle il ne peut s'arracher. C'est pourquoi les vrais artistes ne méprisent rien ; ils s'obligent à comprendre au lieu de juger. Et, s'ils ont un parti à prendre en ce monde, ce ne peut être que celui d'une société où, selon le grand mot de Nietzsche, ne régnera plus le juge, mais le créateur, qu'il soit travailleur ou intellectuel.Le rôle de l'écrivain, du même coup, ne se sépare pas de devoirs difficiles. Par définition, il ne peut se mettre aujourd'hui au service de ceux qui font l'histoire : il est au service de ceux qui la subissent. Ou, sinon, le voici seul et privé de son art. Toutes les armées de la tyrannie avec leurs millions d'hommes ne l'enlèveront pas à la solitude, même et surtout s'il consent à prendre leur pas. Mais le silence d'un prisonnier inconnu, abandonné aux humiliations à l'autre bout du monde, suffit à retirer l'écrivain de l'exil, chaque fois, du moins, qu'il parvient, au milieu des privilèges de la liberté, à ne pas oublier ce silence et à le faire retentir par les moyens de l'art.Aucun de nous n'est assez grand pour une pareille vocation. Mais, dans toutes les circonstances de sa vie, obscur ou provisoirement célèbre, jeté dans les fers de la tyrannie ou libre pour un temps de s'exprimer, l'écrivain peut retrouver le sentiment d'une communauté vivante qui le justifiera, à la seule condition qu'il accepte, autant qu'il peut, les deux charges qui font la grandeur de son métier : le service de la vérité et celui de la liberté. Puisque sa vocation est de réunir le plus grand nombre d'hommes possible, elle ne peut s'accommoder du mensonge et de la servitude qui, là où ils règnent, font proliférer les solitudes. Quelles que soient nos infirmités personnelles, la noblesse de notre métier s'enracinera toujours dans deux engagements difficiles à maintenir : le refus de mentir sur ce que l'on sait et la résistance à l'oppression. Pendant plus de vingt ans d'une histoire démentielle, perdu sans secours, comme tous les hommes de mon âge, dans les convulsions du temps, j'ai été soutenu ainsi par le sentiment obscur qu' écrire était aujourd'hui un honneur, parce que cet acte obligeait, et obligeait à ne pas écrire seulement. Il m'obligeait particulièrement à porter, tel que j'étais et selon mes forces, avec tous ceux qui vivaient la même histoire, le malheur et l'espérance que nous partagions. Ces hommes, nés au début de la première guerre mondiale, qui ont eu vingt ans au moment ou s'installaient à la fois le pouvoir hitlérien et les premiers procès révolutionnaires, qui ont été confrontés ensuite, pour parfaire leur éducation, à la guerre d'Espagne, à la deuxième guerre mondiale, à l'univers concentrationnaire, à l'Europe de la torture et des prisons, doivent aujourd'hui élever leurs fils et leurs oeuvres dans un monde menacé de destruction nucléaire. Personne, je suppose, ne peut leur demander d'être optimistes. Et je suis même d'avis que nous devons comprendre, sans cesser de lutter contre eux, l'erreur de ceux qui, par une surenchère de désespoir, ont revendiqué le droit au déshonneur, et se sont rués dans les nihilismes de l'époque. Mais il reste que la plupart d'entre nous, dans mon pays et en Europe, ont refusé ce nihilisme et se sont mis à la recherche d'une légitimité. Il leur a fallu se forger un art de vivre par temps de catastrophe, pour naître une seconde fois, et lutter ensuite, à visage découvert, contre l'instinct de mort à l'œuvre dans notre histoire. Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu'elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde se défasse. Héritière d'une histoire corrompue où se mêlent les révolutions déchues, les techniques devenues folles, les dieux morts et les idéologies exténuées, où de médiocres pouvoirs peuvent aujourd'hui tout détruire mais ne savent plus convaincre, où l'intelligence s'est abaissée jusqu'à se faire la servante de la haine et de l'oppression, cette génération a dû, en elle-même et autour d'elle, restaurer, à partir de ses seules négations, un peu de ce qui fait la dignité de vivre et de mourir. Devant un monde menacé de désintégration, où nos grands inquisiteurs risquent d'établir pour toujours les royaumes de la mort, elle sait qu'elle devrait, dans une sorte de course folle contre la montre, restaurer entre les nations une paix qui ne soit pas celle de la servitude, réconcilier à nouveau travail et culture, et refaire avec tous les hommes une arche d'alliance. Il n'est pas sûr qu'elle puisse jamais accomplir cette tâche immense, mais il est sûr que, partout dans le monde, elle tient déjà son double pari de vérité et de liberté, et, à l'occasion, sait mourir sans haine pour lui. C'est elle qui mérite d'être saluée et encouragée partout où elle se trouve, et surtout là où elle se sacrifie. C'est sur elle, en tout cas, que, certain de votre accord profond, je voudrais reporter l'honneur que vous venez de me faire. Du même coup, après avoir dit la noblesse du métier d'écrire, j'aurais remis l'écrivain à sa vraie place, n'ayant d'autres titres que ceux qu'il partage avec ses compagnons de lutte, vulnérable mais entêté, injuste et passionné de justice, construisant son œuvre sans honte ni orgueil à la vue de tous, toujours partagé entre la douleur et la beauté, et voué enfin à tirer de son être double les créations qu'il essaie obstinément d'édifier dans le mouvement destructeur de l'histoire. Qui, après cela, pourrait attendre de lui des solutions toutes faites et de belles morales ? La vérité est mystérieuse, fuyante, toujours à conquérir. La liberté est dangereuse, dure à vivre autant qu'exaltante. Nous devons marcher vers ces deux buts, péniblement, mais résolument, certains d'avance de nos défaillances sur un si long chemin. Quel écrivain dès lors oserait, dans la bonne conscience, se [20] faire prêcheur de vertu ? Quant à moi, il me faut dire une fois de plus que je ne suis rien de tout cela. Je n'ai jamais pu renoncer à la lumière, au bonheur d'être, à la vie libre où j'ai grandi. Mais bien que cette nostalgie explique beaucoup de mes erreurs et de mes fautes, elle m'a aidé sans doute à mieux comprendre mon métier, elle m'aide encore à me tenir, aveuglement, auprès de tous ces hommes silencieux qui ne supportent dans le monde la vie qui leur est faite que par le souvenir ou le retour de brefs et libres bonheurs.Ramené ainsi à ce que je suis réellement, à mes limites, à mes dettes, comme à ma foi difficile, je me sens plus libre de vous montrer, pour finir, l'étendue et la générosité de la distinction que vous venez de m'accorder, plus libre de vous dire aussi que je voudrais la recevoir comme un hommage rendu à tous ceux qui, partageant le même combat, n'en ont reçu aucun privilège, mais ont connu au contraire malheur et persécution. Il me restera alors à vous en remercier, du fond du cœur, et à vous faire publiquement, en témoignage personnel de gratitude, là même et ancienne promesse de fidélité que chaque artiste vrai, chaque jour, se fait à lui-même, dans le silence." |
| | | Emel'Una Mot d'Opale
Messages : 439 Age : 24 Localisation : Francis, remets nous des bonbons Loisirs : Rechercher la source de toute chose Auteur/Lecteur : When suddenly, you discover Weber.
| Sujet: Re: Citations de livres Sam 23 Avr 2016 - 15:49 | |
| " On a tous en nous quelque chose de mauvais, et la première étape pour aimer les gens, c'est de reconnaître ce mal en soi pour pouvoir le pardonner aux autres." Divergente, Veronica Roth. Et oui, il est pas si mal ce livre, c'est la seule phrase qui m'a marquée |
| | | Hope Mot d'Améthyste
Messages : 7743
| Sujet: Re: Citations de livres Dim 1 Mai 2016 - 13:09 | |
| Gav' avait parlé d'un bouquin de Vercors récemment et je me permets de défendre ma cause avec trois petites citations - Les animaux dénaturés a écrit:
- Il s'agit de faire en sorte que toute l'humanité soit enfin obligée de se définir une bonne fois elle-même. De se définir sans équivoque, d'une façon irrécusable et formelle. De telle manière que ses droits et devoirs envers ses membres cessent d'être fondés confusément sur quelques traditions discutables, des sentiments transitoires, des commandements religieux ou des obligations sectaires, qu'on peut à chaque instant attaquer ou contredire.
[...] Voici l'humanité, les tropis en font-ils partie ? Etrange de pouvoir se le demander sans que la réponse vienne aussitôt. Etrange d'être obligé de se dire que, puisqu'il en est ainsi, c'est que nous ne savons pas ce qui nous distingue... [...] - Toutefois là n'est peut-être pas l'essentiel, au demeurant. - Alors, où diable est-il ? - Il est dans ce que vous avez fait, mon vieux, dit Sir Arthur. Vous avez inquiété les gens. Vous leur avez mis le nez dans une inconcevable lacune qui durait depuis des millénaires. Quel est donc ce Français qui écrivait naguère : "La raison doit être fondée de nouveau. L'âge du fondamental recommence" ? Vous avez montré que c'est vrai, que tout a été bâti sur des nuages. On l'a compris, on est allé au plus pressé, on a comblé cette lacune comme on a pu, il faudra le faire mieux, et tout à fait. Ca n'ira pas sans grincements de dents. Mais vous avez mis le char en marche, et il est lourd, on ne l'arrêtera plus. |
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