Citations de livres

"Je n'aperçois qu'un p à aperçu" - Enfance, de Nathalie Sarraute

C'est une phrase que j'ai retenu depuis que j'ai lu le livre. En fait, depuis que je l'ai mémorisée, je ne fais plus la faute de mettre deux p, lol. Elle est devenue sacrée pour moi cette petite phrase.

C'est une belle manière de se perdre, que se perdre dans les bras l'un de l'autre.
Alessandro Baricco - Océan Mer

- Quelquefois je me demande ce que nous sommes en train d'attendre.
Silence.
- Qu'il soit trop tard, madame.
Alessandro Baricco - Océan Mer

-Et les hommes ?
Edel sourit.
-Si vraiment il doit y avoir des hommes, qu'au moins ils volent, et loin.
Le baron choisit la lumière du couchant pour prendre sa fille par la main et l'emmener dans sa nouvelle chambre. Edel dit qu'elle entra et rougit aussitot, d'émerveillement, et le baron craignit un instant que la surprise ne soit trop forte, mais un instant seulement, car aussitot régna le silence irrésistible de cet univers de soie où reposait une terre clément et heureuse, et où de petits hommes, suspendus dans l'air, mesuraient à pas lents le clair azur du ciel.
Edel dit - et il ne l'oubliera jamais - qu'elle regarda longuement autour d'elle puis, en se retournant - se mit à sourire.
Elle s'appelait Elisewin.
Alessandro Baricco - Océan Mer

Je croyais qu'il suffisait de t'aimer. J. Salomé.

J'avais les yeux qui criaient de tant te regarder lors de notre dernière rencontre. Je voulais ralentir le temps, immobiliser l'espace où tu te tenais et déposer entre les fibres secrètes de chaque seconde le germe d'un possible à vivre encore ensemble.

Oui, je te choisis à chaque fois, à chaque rencontre.

J'aurais voulu grandir plus vite, grandir plus vite, grandir de l'intérieur. Ouvir en moi des grottes, dégager un espace du ciel plus profond, bâtir un palais pour mieux te recevoir ô mon ultime.

-Je suis sûre d'avoir un ange gardien là-haut ...
- Et il faisait quoi ton ange gardien l'année dernière ? Il se tricotait des ailes ?

Pour en revenir à Franz et Clara, faut vraiment que vous lisiez ce bouquin. Il est au-delà de la beauté, ce bouquin m'a fait pleurer comme une madeleine tant par la puissance qui lie les deux personnages mais parce qu'il offre une conception complétement différente de ce que l'Amour avec un grand A, l'impossible Amour est. Il donne envie d'aimer et de mourir d'amour pour quelqu'un. La patience qu'ils ont eu l'un et l'autre, le personnage de Franz qui donne tout son âme au livre, l'écriture simple, fluide mais très classe de Philippe Labro, bref c'est un vrai délice...


"- Et je t'ai aimée de façon progressive mais assez rapide, tout compte fait. Et comme, de ton côté, tu es quelqu'un qui a été abandonné au moins deux fois et qu'il n'y a plus d'amour dans ta vie, j'en ai déduit que nous pourrions nous aimer l'un et l'autre. Nous aimer d'amour. Non seulement nous pourrions, mais nous devions. Ca m'a semblé, comment te dire, indispensable. Inévitable. Souhaitable. Je le souhaite de tout mon coeur. Je voudrais qu'on s'aime, mais comme des amoureux. L'amour amoureux, pas une autre forme d'amour." (Franz)

" Franz était mon tournant.

Sa grâce, sa fragilité dissimulée derrière la précocité de son verbe, le charme qui émanait de ses gestes et de sa personne, les questions qu'il posait et que je me posais à son égard avait fait le reste, et je l'aimais d'une certaine matière, d'une étrange sorte d'amour. Il s'y mélait de la complicité, une connivence teintée de tendresse et d'humour, le partage d'une solitude, la conviction tranquille qui n'interviendrait jamais aucune douleur, aucun conflit. C'était un amour sans danger, sans engagement ni exigence, sans lendemain, un amour de passage, de transition, irréaliste et presque abstrait, sans action, le vol d'un papillon entre deux humeurs du ciel. J'anticipais chaque jour, une heure ou presque avant la fin du travail matinal, ma rencontre avec Franz, et j'imaginais que, de son côté, achevant ses cours, il pensait, lui aussi, à ce que nous allions nous dire sur notre banc." (Clara)

"- Je suis heureux pour toi, m'a-t-il dit, véritablement très heureux. Je suis très malheureux pour moi, mais il paraît que le bonheur, c'est le malheur accepté.
- Je l'ignore. Tout cela n'a rien à voir avec toi. C'est ma vie qui bascule, c'est tout.
Franz a cessé de sourire.
- J'ai très bien compris. Je comprends aussi que je vais enfin comprendre ce que ça veut dire, avoir le coeur brisé.
Il s'est levé, une urgence et une fébrilité dans les yeux. Il s'agitait devant moi, comme pris par une sorte de transe.
- Il faut que je m'en aille, il faut que je m'aille, sinon je vais pleurer, et je ne veux pas que tu me voies pleurer.
Tout aussi brusquement, il s'est immobilisé. Son visage est redevenu lisse, étonnante et subite transformation.
- Pardon, je suis irrationel et sentimental. Pardon. Courte bouffée d'hystérie. Vite maîtrisée. Je ne vais pas t'embarrasser. Tout va bien. Contrôle total de soi. Quand pars-tu ?
- Demain.
- C'est donc la dernière fois que nous nous parlons et que nous nous voyons.
- Sans doute, Franz."

Ah ce livre ...
Et Crokeuz c'est pour toi aussi =D Comme je sais que tu aimes beaucoup A.G =)


"Chaque pensée me tirait un peu plus vers le fond. J'étais si fatiguée. J'ai fermé les yeux. Je rêvais qu'il arrivait. On entendait le bruit d'un moteur dans la cour, il s'asseyait près de moi, il m'embrassait et posait un doigt sur me bouche pour faire une surprise aux filles. Je peux encore sentir sa douceur dans mon cou, sa voix, sa chaleur, l'odeur de sa peau, tout est là.
Tout est là...
Il s'uffit d'y penser.

Au bout de combien de temps oublie-t-on l'odeur de celui qui vous à aimée? Et quand cesse-t-on d'aimer à son tour ?"



"Le piège c'est de penser qu'on a le droit d'être heureux.
Nigauds que nous sommes. Assez naïfs pour croire une seconde que nous maîtrisons le cours de nos vies.
Le cours de nos vies nous échappe, mais ce n'est pas grave. Il n'a pas grand intérêt...
L'idéal, ce serait de le savoir plus tôt.
<<Plus tôt>> quand ?
Plus tôt."



"Le courage de s'affronter. Au moins une fois dans sa vie. De s'affronter, soi. Soi-même. Soi seul. Enfin.
"Le droit à l'erreur", toute petite expression, tout petit bout de phrase, qui qui te le donnera?
Qui à part toi ?"



"Je l'ai aimé plus que tout. Plus que tout...
<<Je ne savais pas qu'on pouvait aimer à ce point...
Enfin moi en tout cas, je croyais que je n'étais pas ... programmé pour aimer de cette façon. Les déclarations, les insomnies, les ravages de la passion, c'était bon pour les autres tout ça. D'ailleurs, le seul mot de passion me faisait ricaner. La passion, la passion! Je mettais ça entre hypnose et superstition, moi...
C'était presque un gros mot dans ma bouche. Et puis, ça m'est tombé dessus au moment où je m'y attendais le moins. Je... J'ai aimé une femme.
<< je suis tombé amoureux comme on attrape une maladie. Sans le vouloir, sans y croire, contre mon gré et sans pouvoir m'en défendre, et puis...
Il se raclait la gorge.
- Et puis je l'ai perdue. De la même manière."


Je l'aimais - Anna Gavalda

Marie qui voudrait votre nom retourné, il trouverait aimer. Aimez moi donc Marie !

Ronsard.


Si vous voulez vraiment rêver, réveillez-vous...

Pennac.

Tu sais...Ils étaient magnifiques tes toasts.

Anna Gavalda, Ensemble , c'est tout.

"Sans ce coup de feu, je ne serai jamais tomber amoureux"
Diderot, Jacques le fataliste

Anne le vit s'approcher sans surprise, cet être inévitable en qui elle reconnaissait celui qu'elle aurait vainement cherché à fuir

Maurice Blanchot, Thomas l'obscur

La destinée de chacun est bien réelle. Personne ne peut choisir le lieu, l'époque et les circonstances au moment de naître. Chacun est différent de son prochain au moment où il vient à la vie. C'est ça la destinée. Et toute la cruauté du monde... n'est qu'une chose naturelle parmi tant d'autres. Le commencement de la vie n'est qu'une réaction scientifique. L'existence humaine n'est rien qu'une éthérisation d'informations
mémorielles. L'âme n'existe pas. L'esprit n'est qu'une étincelle de cellules nerveuses. Et même si tu dois vivre dans un monde cruel et sans dieu... je te le demande de toute ma volonté... Vis.



Sous un soleil inachevé, j'étreins un espoir inaccompli. Abandonné dans un jardin de pierre, tu apparais dans mes souvenirs, tel un corps artificiel démuni de toute pensée positive. Sous l'emprise de la détresse, mon coeur est hypertrophié... ma conscience altérée. Bientôt le cristal se brisera, jettera mille feux... des nuées d'éclats voltigeront . Dispersant... une myriade de sentiments. Comme je me languis de t'enlacer dans mes bras, de te chanter un air nostalgique ! Et de couvrir de caresses ce corps blotti contre le mien, jusqu'à ce que le sommeil t'accapare. Désormais, loin de mes bras, mon étreinte disparaît. Cependant tout mon espoir porte sur ma prière. Je me dis que ce soleil artificiel encore inachevé couvrira d'amour, ces enfants qui n'ont pas grandi. Comme si toutes les bénédictions du monde s'étaient retrouvées sur le même chemin. Cette jeune fille onirique est douée d'une intarissable beauté. Qui ne peut qu'être le fruit d'un miracle....

"L'euphorie amoureuse est une drogue dont il ne se sentait pas être le dealer." (Guillaume Musso - Je reviens te chercher)

Je ne vous dirais pas Ne pleurez pas car toutes les larmes ne sont pas un mal...

Oh Dieu ! Que c'est indiscible ! Je ne peux vivre sans ma vie ! Je ne peux vivre sans mon âme !

"<<Pourquoi est-il impossible de faire du bien à quelqu'un sans lui faire de mal ? Pourquoi est-il impossible d'aimer quelqu'un sans le détruire ?>>"

Mercure - Amelie Nothomb

"Je ne sais si c'est une disposition qui m'est particulière, mais il est rare que je ne me sente pas presque heureuse quand je veille dans une chambre mortuaire, pourvu qu'il n'y ait pour partager ce devoir avec moi personne qui gémisse ou se désespère. J'y vois un repos qui ni la terre ni l'enfer ne peuvent troubler ; j'y trouve l'assurance d'un au-delà sans bornes et sans ombres - l'Eternité enfin conquise - où la vie est illimitée dans sa durée, l'amour dans son désintéressement, la joie dans la plénitude. Je remarquai à cette occasion combien il y a d'égoïsme même dans un amour comme celui de Mr. Linton, qui s'affligeait si vivement de la délivrance bénie de Catherine. Sans doute pouvait-on douter, après l'existence agitée et impatiente qu'elle avait menée, qu'elle eût mérité de trouver enfin le havre de la paix. On en pouvait donner dans les moments de froide réflexion, mais non pas alors, en présence de son cadavre, qui proclamait sa propre tranquillité et semblait ainsi donner l'assurance que l'âme qui avait habité là jouissait de la même quiétude."

Les hauts de Hurle-vent - Emily Brontë

magnifique, rien à dire, ce livre est génial

"Tout cela, il le pouvait, pour peu qu'il le voulût. Il le tenait dans le creux de sa main. Un pouvoir plus fort que le pouvoir de l'argent, ou que le pouvoir de la terreur, ou que le pouvoir de la mort : le pouvoir invincible d'inspirer l'amour aux hommes."

Le Parfum, Patrick Süskind.

Il est fabuleux ce livre =) le film aussi.

Est-ce que quelqu'un a déjà lu le livre Cher Inconnu de Berlie Doherty ?
Il y a un passage dedans que j'adore vraiment, c'est quand elle compare le fait d'être enceinte et de sentir le bébé au Tic-Tac d'une horloge. Si quelqu'un pourrait le publier ce serait super, parce que j'ai pas le livre. Tiens d'ailleurs je vais l'acheter et je mettrai le passage si personne ne le fait

Berlie Doherty*


et c'est de ceci dont tu parles ?

"A la maison, il y a un robinet de la salle de bains qui ferme mal. Maman dit qu’il suffirait de changer le joint. Il y a des fois où on ne l’entend pas du tout, et d’autres où il goutte toute la nuit, toc, toc, toc ; et ce bruit régulier, monotone et obsédant empêche tout le monde de dormir.
C’est un peu ce que je ressens à ton égard.
C’est comme si j’entendais les battements de mon cœur sans pouvoir les arrêter.
On dirait des bruits de pas dans la nuit.
Je ne sais absolument pas si tu es là ou non.
Mais l’idée que tu puisses être là est comme cette goutte qui goutte, goutte, goutte, jour et nuit, nuit et jour, régulière, monotone et obsédante, comme une pulsation qui refuse de s’interrompre, comme une horloge dont le tic-tac ne s’arrête jamais."

Ah oui c'est celui là ^^
Ca fait longtemps que je l'ai lu, faudra que je le relise. Merci de l'avoir posté =)