La fin d'une histoire

Suite à une discussion que j'ai eue avec Elly hier soir, on s'est rendu compte qu'on avait une manière différente d'aborder la fin d'un livre ou tout autre événement marquant dans une histoire, donc on s'est dit que ce serait sympa d'ouvrir un topic de discussion ici.

Hier soir, donc, j'ai fini un roman dans lequel je m'étais plongée à fond pendant quelques jours (la saga de la Passe-Miroir de Christelle Dabos, pour info). Le troisième tome n'est pas encore publié, et quand c'est comme ça, je ne le vis pas toujours très bien. Terminer une saga que j'aime n'est vraiment pas quelque chose de facile pour moi (je parlais à Elly d'un état de "deuil littéraire"), alors quand, en plus, je dois attendre pour connaître la suite...

Plusieurs questions, donc :
Comment vivez-vous la fin d'un livre ou d'une saga que vous adorez ? Quel état d'esprit cela crée-t-il chez vous ?
Comment vivez-vous la mort d'un personnage (Sirius Black ) ?
Pouvez-vous vous lancer tout de suite dans une relecture après avoir terminé un livre ?

Enfin, vous voyez l'idée.


(et on ne critique pas le nom du topic, je sais qu'il est toupourri )

Je déteste tourner la dernière page d'un livre. C'est comme quand je finis une série que j'adore ou que je dois attendre 1 an pour connaître la suite, c'est le même principe pour les livres. Lorsque je suis à fond dans une histoire je me sens vide une fois que je l'ai terminée... C'est souvent un dur retour à la réalité que j'ai parfois du mal à accepter

Et du coup, j'ai également du mal à passer directement à un autre livre (à part s'il s'agit d'une saga puisque dans ce cas je suis heureuse de pouvoir connaître la suite tout de suite ). J'ai besoin d'un petit temps pour me remettre de l'histoire précédente, souvent quelques jours.

Bon et la mort d'un personnage, j'en parle même pas... Si c'est un personnage auquel j'étais attachée, c'est dur. En revanche si c'est un personnage que je n'aimais pas spécialement, ça ne me fait ni chaud ni froid (genre Prim dans hunger games, aucune réaction )

Vous souvenez-vous de Misery de Stephen King, où une fan hystérique, qui retient chez elle un écrivain victime d'un accident, l'oblige à ressusciter l'héroïne qu'il vient de tuer dans son dernier livre ?

Pour ma part, quand je tourne la dernière page d'un livre, ça veut dire que je vais en commencer un autre. Dès lors, pas de frustration, ce n'est pas une fin, c'est le passage à autre chose. Je lis peu de sagas, parce que j'aime alterner les styles différents, lire un polar après un Balzac, par exemple.  

La mort d'un personnage, bah, c'est la liberté de l'auteur, et ça ne m'a jamais perturbé outre mesure. Même si je peux regretter l'abandon (pas nécessairement la mort) en cours de route d'un protagoniste qui donnait du piquant au récit... Je n'arrive pas à me couler dans la fiction jusqu'à avoir de la peine pour les héros, mais il peut m'arriver de partager leur triomphe final. Et pour ce qui est des méchants, si l'auteur a réussi à bien susciter mon antipathie pour un méchant particulièrement réussi et vraiment odieux, je préfère que ce salaud (ou cette salope) soit ruiné, emprisonné ou humilié plutôt que tué, c'est plus jouissif. Et plus sadique, peut-être.

En guise de clin d'œil, la vieille histoire du gars qui était allé voir un film sur Jeanne d'Arc, et qui, en sortant du cinéma, disait : "Jusqu'au dernier moment, j'ai cru qu'elle s'en tirerait." ^_^

Toute bonne chose a une fin, aussi celles-ci ne me traumatisent pas. Bien sûr, parfois je constate "ha oui tient, c'est la fin, si j'en veux plus je devrai relire", mais pour moi avoir une bonne fin est très importante, il m'arrive même souvent de l'attendre avec impatience dans plusieurs cas.

Les fins sont plus à risque dans les séries, à mon avis, parce qu'elles risquent plus souvent d'être influencées par des influences extérieures, taux d'écoute, problèmes techniques, etc. Là, ça peut être bien chiant, mais dans les livres, c'est quand même bien plus rare. N'empêche, certaines bonnes histoires ne savent pas bien finir et ça, c'est tout à fait malheureux.

Je me sens assez proche de l'état d'esprit de Szia. Il y a des livres dans lesquels je plonge corps et âme ; généralement il m'est impossible de les lâcher avant de les avoir terminés (pas pratique pour dormir ). Pour ces livres-là, je vis la dernière page comme un coup de massue. Ça m'attriste de savoir que l'histoire est finie et que je ne ressentirai plus jamais le plaisir de la découverte de cet univers en particulier. Parfois, j'ai tellement de mal à l'accepter que je perds le goût de lire, que tous les autres livres me semblent insipides pendant plusieurs mois. Ça donne des pannes de lecture monumentales et franchement, je préférerais avoir le recul de Léon et Vortex, mais pas possible, je plonge trop à fond dans mes livres, je m'attache aux personnages comme s'ils devenaient des amis proches.

Du coup, j'ai aussi beaucoup de mal à supporter la mort des personnages. Je pense à un livre en particulier, où l'auteure installe une relation quasi amoureuse entre les personnages, et à la fin, au moment où l'on croit que le triomphe est total, l'un des deux meurt. Ça m'a fait un gros choc, limite à en être énervée contre l'auteure d'avoir osé faire ça.

En bref, pour moi, c'est vraiment un deuil littéraire à chaque fois que je termine un coup de cœur.

Pour ma part, je vis assez bien la fin d'un livre. Rarement, je me suis dit : non, je ne veux pas le terminer. En fait, ça m'est arrivé qu'avec la saga des vampires, d'Anne Rice. Ses livres sont tellement bons, que c'est toujours un deuil de les terminer (ça été pareil pour la saga d'Anne la maison aux pignons verts et aussi pour celles des Dames du lac). C'est triste à dire, mais à part les Harry Potter, aucune saga ne m'a touchée depuis. Je ne veux pas heurter personne, mais moi, je les trouve, en générales, trop superficielles, pas assez développée. J'en lis des saga et j'en apprécie certaine (les chroniques lunaires par exemple) mais elles ne me font pas le même effet que celles citées plus haut.

Pour ce qui est de la mort d'un personnage, alors là, c'est une toute autre histoire. Les morts injustes, me traumatisent et souvent, j'ai du mal à m'en remettre, voir, même ne pas m'en remettre du tout. Vous citez Sirius Black, mais moi, je citerais Severus Rogue. L'un de mes personnages préférés de la série qui meurt injustement et qui restera incompris jusqu'à la fin. J'ai une affection particulière pour ce genre de personnage et ça me prend vraiment aux tripes, leur sort. Souvent, après avoir lu un livre où un personnage meurt, je me sens vide et épuisée d'avoir tant pleuré. Parce que oui, je pleure ma vie souvent en lisant un livre.

Je dirais pareil qu'Élodie. J'ai rarement un coup de coeur, mais quand j'en ai un, il est tellement fulgurant que j'ai du mal à m'en remettre et que souvent, mes lectures suivantes deviennent fades. Et c'est triste à dire (ou pas, c'est selon), mais mes coups de coeur sont souvent reliés à un livre qui "fini mal" parce que c'est ceux-là qui me font vivre le plus d'émotions intenses et qui me marque. C'est ça que j'aime et recherche d'un livre.  

Livre coup de coeur de 2016 : Le sel de nos larmes de Ruta Sepetys

Ah j'ai lu une critique sur Severus Rogue et depuis, je ne le regarde plus du tout du même oeil... L'amour ne justifie pas tous les comportements qu'il a eu envers Lily, et par extension James et surtout Harry. Passons !

Comme Elo et Szia, je vis très mal la fin d'un livre, plus encore si c'est une saga qui m'a transportée pendant plusieurs tomes, encore plus quand elle n'est pas terminée. La Passe-miroir, typiquement Je suis trop à fond dans un univers, et quand je l'aime, c'est impossible de m'en détacher pendant un moment. Je parle même pas des Harry Potter... Le vide intersidéral qui a suivi xD Et généralement, ça excite un peu ma muse et je me retrouve avec une autre histoire sur les bras, ou une envie de créer un forum RPG (alors que je sais que ce type d'écriture n'est pas du tout pour moi)

Par contre pour la mort des personnages... plus ça va et mieux j'arrive à les comprendre. Ça doit être l'effet GoT xD Et puis, je me dis que je les retrouverais en Fanfiction. En vrai, la seule mort qui m'a secouée aux larmes, tellement que j'ai du essuyer mes yeux en lisant et refermer le bouquin après, c'est celle de Dumbledore. Et à chaque fois que je relis, que je vois la scène du film, je suis une serpillère. Même si je sais que c'est utile à la progression de l'histoire et du personnage d'Harry, je le sais très bien mais c'est irrationnel. Je suis comme la gamine a qui on enlève son grand-père. Et bizarrement, depuis cette mort-là, aucune mort de personnage ne m'a autant touchée. (Enfin, j'ai été hyper heureuse que plusieurs personnages de GoT soient morts, mais c'est une autre histoire )

Pour la fin d'un livre, j'suis plutôt comme Léon, Vortex et Éphé, ça ne me dérange pas tant que ça, je sais que je vais pouvoir attaquer une nouvelle histoire par la suite. Bien sûr, il y a des livres après lesquels j'ai cette sensation de fin, qui m'empêche d'attaquer directement autre chose, soit parce que ça m'a touché (Je pense que c'est Des Fleurs pour Algernon celui qui m'a le plus marqué à ce niveau) soit parce qu'il y a un truc dans l'écriture ou chez l'auteur qui à chaque fois me parle (Murakami, Lian Hearn). Mais généralement, ça dure deux jours peut-être... Le temps de savoir ce que je veux pour la suite (Comme Léon, j'ai un peu de tout dans ma bibliothèque et enchaîner deux styles différents dans ces cas là est parfois compliqué).

Et pareil pour les morts en fait... Je ne dirais pas que ça me touche pas, juste que ça me plait que ça puisse arriver. Les histoires où tout finit bien, les oiseaux chantent et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants, c'est pas forcément ma tasse de thé. Il y a bien sûr pas besoin de mort pour que ça n'arrive pas, mais au moins, il y a cette sensation que les gens ne sont pas invincibles, même s'ils sont "gentils".

Spoiler:

En fait, j'vais souvent me sentir plus proche d'un personnage "mortel" (dans le sens où il va mourir dans le livre) parce que justement c'est une chose qui arrive et qui n'a pas vocation à être évitée. Enfin, je sais pas comment formuler ça. u_u